11 - Fantôme ou hallucinations ?

Il y a ceux pour qui ils sont insignifiants, font partie du décor voire ne sont que des contraintes : c'est un fil à la patte, ça perd ses poils, ça pue, ça aboie... et bla et bla et bla. Et puis, il y a ceux qui sont accros : ce fil à la patte, ces poils partout, cette odeur, ces bruits c'est un bonheur immense, une présence quotidienne, un truc de dingue. Et puis quand ils s'en vont, c'est le néant. Où est la truffe noire que j'apercevais chaque soir dans l'entrebaillement de la porte d'entrée ? Avec qui vais-je partager mes rouleaux de réglisse et mes clémentines ? Quel intérêt d'aller seule chez le marchand de journaux le samedi matin ? Et qui va finir mon thé le matin ? On s'aperçoit très vite que chaque instant de la journée était ponctué de petits riens, devenus des rituels qu'on ne percevait pourtant même pas à ces instants mais qui deviennent une évidence lorsqu'ils s'arrêtent. A l'heure où j'écris, dans ma petite maison de campagne au milieu des prés, Klark avait pris une habitude avant de s'endormir : il faisait une sorte de danse de Saint-Guy sur son coussin en se tortillant les 4 fers en l'air et en grognant. Une façon de reprendre possession de son coussin dans lequel il n'avait pas dormi depuis plusieurs jours. Ce soir, le coussin est glissé sous le lit et je n'entend pas Klark grogner. Et pourtant, depuis qu'il est parti mon esprit me joue des tours (à moins que ce ne soit Klark). Je l'entend respirer, monter les escaliers et même aboyer. Mais non, il n'y a que le vide.

Comments

[Karin]

Quand nous avons perdu notre Staffie (Tess - 13 ans) il y a un an. Mon mari disait la même chose que vous ; il avait l'impression de l'entendre respirer. Maintenant nous avons aussi une Harriett (aussi un Staff) qui à pris la relève.